Walter Hirtle

Retraité depuis 1998, après 35 ans de service, le professeur Walter Hirtle nous a quittés le 15 octobre 2015. Le professeur Hirtle a été l’un des premiers diplômés au doctorat en linguistique de l’Université Laval. Lors de la fondation du Département de linguistique en 1962, il terminait ses études supérieures sous la direction du professeur Roch Valin de la Faculté des Lettres. À cette époque, il enseignait déjà au Département d’études anglaises de la Faculté, lequel a été intégré en 1971 au Département de langues et linguistique.

Le professeur Hirtle a été l’un des pionniers de l’application à l’analyse de la grammaire anglaise de la théorie de Gustave Guillaume. Une relation privilégiée avec ce professeur de linguistique générale de l’École pratique des Hautes Études à Paris avait fait du professeur Valin l’héritier de la psychomécanique du langage, une œuvre scientifique considérable qui était alors essentiellement inédite. Celui-ci avait ainsi pu doter son nouveau département d’un fonds documentaire unique comportant quelques milliers de pages manuscrites sur lequel ont travaillé une génération d’étudiants à la maîtrise, tant pour s’initier à cette méthode que pour contribuer à l’édition de ces manuscrits et à leur publication. Les responsables du Fonds Gustave Guillaume ont ainsi contribué à la promotion et au développement de cette théorie qui a donné lieu à des échanges interuniversitaires et à l’élaboration d’une quantité considérable de mémoires de maîtrise et de thèses de doctorat en linguistique, aussi bien à l’Université Laval que dans d’autres universités canadiennes et européennes.

En plus de collaborer au travail d’édition des écrits de Guillaume et de publier une série d’articles — traitant, par exemple, du mode subjonctif et des adjectifs participes dérivés de noms substantifs — le professeur Hirtle a rédigé entre 1967 et 1982 trois monographies exploitant la méthode de la psychomécanique du langage pour effectuer une analyse de la grammaire anglaise, portant notamment sur la forme progressive, sur le present perfect et sur la catégorie du nombre grammatical. Sa grande disponibilité à l’égard de ses étudiants — il a dirigé une cinquantaine d’étudiants de maîtrise ou de doctorat pendant sa carrière — explique sans doute le fait que sa production scientifique ait été plus considérable après sa retraite que pendant sa carrière d’enseignant. Depuis 1999, il a consacré ses activités de retraite à compléter différentes études linguistiques déjà ébauchées, publiant cinq autres monographies, dont une posthume — The Word and its Ways in English (à paraître). Parmi ces publications, on compte une introduction à la psychomécanique du langage — Language in the Mind (2007), deux études grammaticales, l’une portant sur les formes verbales — Lessons on the English Verb (2007) et l’autre sur les formes nominales — Lessons on the Noun Phrase in English (2009), et un ouvrage traitant de problèmes de sémantique lexicale — Making Sense out of Meaning (2013).

Au terme d’une carrière scientifique qui témoigne d’une remarquable persévérance, ces études représentent un développement considérable d’une analyse de la langue anglaise fondée sur l’observation des faits sémantiques d’un point de vue original dans le cadre de la psychomécanique du langage.

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